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Le CORBAS LYON METROPOLE change de braquet en 2026

Publié par Titou
28 Juillet 2025

Chers adhérents ,parents ,bénévoles ,supporters, staff, salariés veuillez trouver ci-après une interview de notre président RAPHAEL TAIEB auprès du média DIRECT VELO qui explique les choix du COMITE DIRECTEUR pour la prochaine saison 2026 .

Cette nouvelle orientation va permettre à tous de s’investir dans un nouveau challenge et de permettre à nos jeunes de profiter des moyens mis en place par le club pour performer au plus haut niveau . 

Soyez fiers d’appartenir à ce club .

 

Article de NICOLAS GACHET de DIRECTVELO  le 25 JUILLET 2025

Interview de RAPHAEL TAIEB Président du CORBAS LYON METROPOLE 

 

ll n’y aura plus d’équipes route Hexagone-Corbas Lyon Métropole au niveau national la saison prochaine. Les dirigeants du club rhodanien ont décidé d’arrêter leur N1 Hommes, actuellement 3e de la Coupe de France, ainsi que leur N2 Femmes. Comme le Paris Cycliste Olympique, Hexagone a décidé de se tourner vers les jeunes, et notamment les Juniors. Pour DirectVelo, Raphaël Taieb, président du club, explique ce choix stratégique.

DirectVelo : Pourquoi avoir choisi d’arrêter les équipes Nationales d’Hexagone ?
Raphaël Taieb : Ça fait maintenant plus d'un an qu'on se pose des questions. On a été promus en Nationale 1 en 2023. C'est à peu près à la même période que l'on a créé notre équipe féminine en Nationale 2. À l'époque, on était convaincus de la dynamique que l'on poursuivait et de la pertinence des choix que l'on faisait de monter vers le plus haut niveau amateur. Mais entre-temps, il s'est passé un certain nombre de choses, dans l'écosystème du vélo, à la fois chez les amateurs et les professionnels, mais aussi en dehors du monde du vélo, qui nous ont fait douter petit à petit de la viabilité du modèle N1.

Comme ?
Tout d’abord les faits : il y avait 28 équipes N1 quand on est arrivés et désormais il n’y en a plus que 19, et je pense faire un pari raisonnable en disant que l'an prochain il y en aura moins de 15. Ensuite, on parle aux organisateurs et on constate qu’ils sont nombreux à être en difficulté. De très belles courses Élites avec une histoire et une attractivité s'arrêtent. Moins d’équipes avec moins de courses, ça questionne. Par ailleurs, avec la création des structures de développement, même si elles ne l’ont pas décidé ainsi, les équipes pro sont en train, petit à petit, de zapper les équipes N1 dans la chaîne de formation. Elles ne l'ont pas décidé ainsi mais c’est la conséquence de leur choix stratégique. Il y aura de moins en moins de coureurs qui passeront pro en sortant de N1. Aujourd'hui, pour un jeune, la voie royale est de passer pro avant 20 ans sans passer par la case N1. Et attention, soyons clair, je fais partie de ceux qui pensent que ce n’est pas une bonne évolution.

« TOUT LE MONDE VA DEVOIR CHANGER DANS LES ANNÉES QUI VIENNENT »

C’est un vrai problème pour les équipes de Divisions Nationales…
Nous, on aime le vélo, on est convaincus que les associations et les clubs ont un rôle à jouer pour amener les amateurs vers le plus haut niveau et permettre à ceux qui en ont les moyens de vivre leur rêve en devenant pro mais comme je l’ai dit, la vocation de formation des DN est complètement remise en question. Entre la N1 et la N2, nous consacrons 80% de notre temps de bénévoles, du temps de notre staff, du temps de nos véhicules, de nos moyens financiers pour 20 coureurs, sur 250 adhérents… Jusqu’à présent tous ces efforts avaient un sens. Mais compte tenu des changements du système vélo, on a donc à se poser des questions et à se demander le sens de ce qu'on faisait. Et au printemps, on a finalement pris la décision de stopper ces sections. Je crois plus que jamais au vélo, aux valeurs de notre sport, au rôle des clubs amateurs, mais je ne crois plus à la viabilité du modèle N1 tel qu’il existe aujourd’hui. Je pense que de gré ou de force, tout le monde va devoir changer dans les années qui viennent, et ça a déjà commencé pour pas mal d’équipes. On préfère donc anticiper, choisir la direction qu'on prend, plutôt que de couler avec le navire, ou de se voir imposer un changement dont on ne veut pas.

Comment le vélo Élite amateur peut-il s’en sortir ?
Je pense que l’Élite amateur peut survivre mais il doit se réinventer : un calendrier national réduit, un cahier des charges allégés, sur le salariat, sur les budgets minimums, des mesures concrètes pour lutter contre la course à l’armement sur les vélos toujours plus chers, et pour lutter contre la rémunération au noir des athlètes, et la déscolarisation. Avec de tels changements, l'Élite pourrait redevenir viable et cohérente. Mais pas en l’état, donc on préfère se retirer et voir comment tout ça se reconfigure.

Le plaisir d’évoluer au plus haut niveau amateur ne fait donc pas tout ?
C’est toujours bien d’aller courir au plus haut niveau et de gagner des courses parce que ça crée des émotions. Quand on termine 2e de la manche de chrono par équipes, ce sont des émotions incroyables. Mais je trouve que l’Élite amateur, avec ses budgets en centaines de milliers d’euros, ses belles voitures, ses vélos à 15.000 €, c’est un plaisir qui est devenu une sorte de luxe complètement déconnecté de la réalité du monde dans lequel on vit… Il faut regarder la réalité en face. On est dans un monde où les budgets publics, aussi bien de l'État, des régions, des départements et des villes, sont en baisse. Il y a de moins en moins de subventions dans tous les domaines, pas que dans le sport et pas que dans le vélo. Les entreprises sont, elles, extrêmement anxieuses à cause de la guerre, des droits de douane, de la dissolution, des craintes de hausse de fiscalité… Elles sont désormais beaucoup moins enclines à mettre 5, 10, 20, 30 000 euros dans une équipe de vélo et encore moins dans une équipe de vélo amateur qu’elles ne l’étaient par le passé. Il faut être honnête : les sponsors ne tirent quasiment aucune visibilité de leur investissement dans une équipe amateur. Leur soutien, c’est de la pure générosité et je veux les remercier pour cela. En revanche, nos partenaires sont très fiers de participer à un projet qui forme des jeunes, qui accompagne la scolarité des athlètes, qui développe le sport féminin, qui communique bien sur les réseaux sociaux, etc. C’est un engagement social qui fait sens pour eux comme nous. Et ça nous voulons le renforcer et construire dessus.

« PAS PRIS CETTE DÉCISION DU JOUR AU LENDEMAIN »

De quelle manière ?

Aujourd'hui, ça intéresse peu les partenaires de savoir que tu es 10e ou 3e de la Coupe de France, que tu as gagné 2 ou 20 courses cette saison. En fait, ce qui les intéresse, c'est qu'il y a un sens dans le projet, qu'il y ait une utilité sociale et une mission associative comme on le fait sur les jeunes, sur le sport féminin et sur les doubles projets. Gagner une course en Élite, ça intéresse assez peu les partenaires, ils sont contents, mais concrètement vous ne trouvez pas plus de partenaires parce que vous gagnez plus de courses. Il y a donc un alignement entre ce qui compte pour les partenaires d’une part, et ce qui fait sens sportivement en tant que structure de formation d’autre part. On a donc beaucoup réfléchi et beaucoup discuté, on n'a pas pris cette décision du jour au lendemain. Et finalement à la fin du printemps, à l'unanimité au comité directeur du club, où nous sommes une dizaine de dirigeants, on a décidé d'arrêter la N1 et la N2 pour pouvoir réallouer nos efforts à la fois financiers et humains sur la formation des jeunes, et sur le reste du club.

Avec une équipe Juniors de haut niveau ?
Tout d’abord, on a 50 jeunes tous les mercredis, dès l’âge de 8-9 ans. On a 15 bénévoles hyper dévoués. Il y a une dynamique incroyable. On a récupéré plein de gamins de la région parce qu'il y a vraiment une super animation par David Goncalves et Alexandre Lesecq. Donc c'est une grande réussite du club. Nous allons mettre nos efforts là-dessus et jusqu'à l'animation d'une équipe U19 Élite, dont on est en train de préciser les contours pour continuer de faire de la performance et du très haut niveau chez Hexagone. On veut intégrer la composante féminine à ce projet de formation. On compte aussi amener des athlètes féminines sur quelques belles cyclosportives du calendrier pour viser les meilleures places des classements féminins. Enfin, on veut réallouer aussi une partie de notre budget et de notre temps sur les sections régionales, Open, Access. Bref, se consacrer à tous les adhérents qui n’étaient ni en N1 ni en N2, donc la grande majorité d’entre eux.

« PENSER À LONG TERME POUR LE BIEN DU CLUB »

Comment la nouvelle a été perçue par les coureurs et le staff ?

Quand on dit qu’on ne croit plus au modèle N1 tel qu’il existe aujourd’hui, forcément c’est dur à entendre pour eux, car ils s’éclatent et ils aimeraient que ça continue évidemment. Il y a donc une déception légitime, mais je pense que beaucoup ont compris. On est tous attachés à ce qu'on a construit, moi le premier. J'ai investi énormément de temps dans les sections DN. J’ai aussi mis de mon argent dans le club. Quand on fait le bilan de ces quatre années, déjà sportivement, on a eu une trajectoire incroyable. On est parti du fond de la N2 pour arriver dans les N1 qui comptent, grosso modo les dix meilleures. On est actuellement 3e de la Coupe de France, on gagne régulièrement, les filles ont fait podium Coupe de France l'an dernier, le VTT peut devenir la meilleure équipe N3 de l’année. Par ailleurs, on est toujours en avance sur le e-cycling, on a été pionniers là-dessus. On a fait rentrer quasiment 2 millions d'euros dans le club en quatre ans pour financer le projet. Les partenaires nous ont suivis, donc on a démontré que notre vision de monter un projet avec une ambition sportive, mais aussi avec des exigences sociales sur les doubles projets, était le bon alors qu’on disait qu’on planait à 10 kilomètres… C’est une grande réussite de nos bénévoles, de nos athlètes et de nos salariés, Denis (Repérant), Sébastien (Havot), Max (Alcaraz). Ce sont des personnes de grande qualité que j’apprécie sincèrement, et dont on va malheureusement se séparer puisque le nouveau projet que l’on porte ne nécessite plus autant de staff. Les coureurs ont fait une saison exceptionnelle dans un état d’esprit exemplaire. Il y a aussi ceux qui sont passés par le club ces dernières années et qui ont apporté leur pierre à l’édifice, beaucoup de personnes géniales, beaucoup avec lesquelles je suis toujours en contact. C’est un crève-cœur de devoir prendre cette décision. Mais notre responsabilité en tant que dirigeant c’est de penser à long terme pour le bien du club.

Est-ce qu'à un moment vous n'en avez pas trop fait avec deux équipes de DN sur la route, une en VTT, l’e-cycling…
Je sais qu’on nous a fait ce procès. Or c'est précisément parce qu'on a été hyper dynamiques et hyperactifs que les adhérents sont venus au club et que les partenaires sont arrivés. Beaucoup soulignent que c’est toute l’attractivité du club d’être sur plusieurs fronts. Et je veux être très clair : ce n'est pas parce qu’il y a du e-cycling ou du VTT au club qu’on se retrouverait dans l’obligation d’arrêter la N1 faute de budget. L’arrêt de la N1 et de la N2 est un choix stratégique. 80% du budget ce sont ces deux sections, arrêter le VTT ou le e-cycling ne changerait absolument rien de ce point de vue. Nos salariés sont payés en temps et en heure, nos fournisseurs également donc il ne faut pas se tromper d’analyse. En revanche, aujourd’hui, je ne suis plus à l'aise de demander autant d’efforts à nos partenaires pour un projet N1 trop onéreux et en perte de sens. Je veux travailler avec eux sur un projet viable, cohérent, tourné vers l’avenir et avec du sens.

Tu as réussi dans le monde des affaires, avec lelivrescolaire.fr. Ne vis-tu pas la situation avec le club comme un échec ?
Le club, pas du tout. Le projet d’équipe pro, davantage et on va en reparler. Concernant le club, quand on voit les résultats qu'on a atteints depuis quatre ans, on a réussi à démontrer que tout ce qu'on voulait faire, ça marchait, et dans un temps record. Sportivement, on est devenu une des meilleures équipes de France, on a gagné des courses, des titres. On est devenu l'équipe amateure la plus suivie sur les réseaux sociaux, le double projet a fonctionné, on a rescolarisé des jeunes qui ont obtenu des diplômes, on a trouvé du boulot à d’autres. Ça ne s’appelle pas un échec, au contraire c’est une grande réussite. Ce qui se passe aujourd’hui c’est un choix difficile, un moment difficile. Il a fallu prendre une décision dure et anticiper pour être capable de redonner du sens et un avenir à ce club. Ça m’était aussi arrivé en entreprise avant que le Livrescolaire.fr fonctionne. Il y a aussi eu des périodes de remise en question, des moments difficiles où tu changes le projet, tu te sépares de salariés que tu apprécies. Mais oui, au bout du chemin, Lelivrescolaire.fr a été une superbe réussite et on ne voit que ça, mais la réalité est toujours un chemin fait de hauts et de bas, de virages, de remises en question. Quand on veut construire des choses il faut le savoir, l’accepter et réussir à s’adapter parfois pour continuer d’avancer. Mais je refuse de rentrer dans un ton qui serait un ton de “fin de l'histoire”, ce n'est pas du tout la fin de l'histoire.

« PAS LE BON MOMENT » POUR UNE ÉQUIPE PRO

Tu avais le projet de monter une équipe professionnelle avec Pierre-Luc Perichon… Où est-ce que ça en est aujourd’hui ?

On a poussé ce projet à trois, avec également Hervé Philippe, qui était l'ancien directeur marketing de l'Olympique de Marseille. Romain Malbreil s’est beaucoup impliqué aussi. On a beaucoup bossé, on avait un truc vraiment bien. On a rencontré pas mal de grandes boîtes, françaises et internationales, tout à fait crédibles pour devenir sponsor d'une équipe de vélo avec des moyens intéressants. Mais on a assez vite compris, et ça s'est confirmé rendez-vous après rendez-vous, qu'on arrivait dans un momentum économique extrêmement mauvais pour les entreprises. Il y avait ceux qui étaient entre deux plans de licenciement, ceux qui fermaient des sites, ceux qui gelaient les budgets. Un grand média national (Libération, ce vendredi matin, NDLR) a fait sa Une sur ce sujet récemment. Ce n'était juste pas le bon moment, il faut savoir distinguer la persévérance qui est une grande vertu, de l’obstination qui peut t’amener à ne pas regarder la réalité en face. Quand j’ai compris ça je les ai réunis, et je leur ai dit qu’on devait arrêter.

Quel retour avez-vous sur votre projet ?
Je pense qu'on a un super projet avec une vision innovante. Tous les gens rencontrés l’ont reconnu mais nous ont aussi dit que ce n'était pas le moment pour eux de mettre des millions. L’arrivée de CMA CGM, qui est une méga boîte, aux côtés de Decathlon est l’exception qui confirme la règle. C’est plutôt la preuve qu’aujourd’hui, la seule stratégie qui marche, c’est mettre 40 ou 50 millions sur la table et de viser la victoire sur le Tour de France… Toutes les autres stratégies comme la nôtre ou d’autres sont inaudibles. Derrière les cinq meilleures équipes du monde, tout le monde galère. On voit qu’Emmanuel Hubert qui a une super équipe a des difficultés à trouver de nouveaux partenaires. Total qui quitte Jean-René Bernaudeau et rejoint cette course au gigantisme en allant chez… INEOS. Mais je pense, j’espère, que dans deux ou trois ans, ça repartira avec plus d'enthousiasme car les entreprises iront mieux, et se diront, “allez maintenant, on a de nouveau envie d'investir dans le sport” et pas simplement dans cette optique « Big Money ».

As-tu toujours envie de t’impliquer autant dans le vélo ?
Je reste un passionné de vélo depuis gamin, le genre de passion que tu gardes toute ta vie. J’ai 38 ans, j’ai la vie devant moi, ce n’est pas du tout impossible que je ressorte le projet pro un jour, quand je sentirai que le vent est plus favorable. Mais aujourd’hui, avec ce contexte économique et la crise du sponsoring sportif, essayer de créer une toute nouvelle équipe pro, avec en plus un modèle différent, c’est partir en échappée avec un vent de face à 80 km/h, et ça je dois l’accepter. Pour le moment, en ce qui concerne le vélo, ma priorité c’est le club, ce sont nos adhérents, nos bénévoles, nos jeunes. Et je reste bien sûr attentif à l’évolution du monde du vélo.
 

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